OUTRAGES

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Ce film du grand Brian de Palma fait partie de ces témoignages sur la guerre dont on voudrait qu’il n’ait jamais existé. Le scénario est inspiré des faits survenus sur la colline 192 et repris dans le livre Casualties of War de Daniel Lang. Les acteurs principaux sont : Sean Penn et  Michael J. Fox, la musique est d’Ennio Morricone.

L’histoire débute dans un déluge de feu sous lequel est pris une section américaine. Une jeune recrue, Eriksson tombe dans un tunnel où se cache les Viêt Cong. Son sergent Meserve, interprété par Sean Penn le sauve in extremis. Peu après, alors que les hommes se repose au milieu d’une population amie, le village allié est attaqué. Leur camarade Brownie est fauché par la mitraille. Pour se venger, Meserve décide d’enlever une jeune femme et de l’emmener avec sa section dans un raid. Ericksson qui a gardé sa lucidité se refuse à participer au viol collectif de la jeune femme.

Il fera tout pour l’aider à s’en sortir mais il échouera. On imagine les tensions dans le groupe pourtant réduit à 5 individus. La haine et la violence ne laisse aucun répit au spectateur. Le paroxysme est atteint quand Meserve ordonne du tuer la jeune femme.

Dans l’accrochage qui suit, la jeune femme est tuée. Le metteur en scène montre une étonnante agilité pour un film sorti en 1989. A noter l’excellente définition de l’image qui n’a pas pris une ride.De retour au camp Ericksson contacte son officier, lequel est déjà informé. Contre toute attente, l’officier intime l’ordre de se taire afin de ne pas ébruiter un potentiel scandale. Finalement, Ericksson se confie à un officier qui n’est autre qu’un aumônier. Au final, la cour Martiale condamnera les 4 compagnons d’Ericksson à la prison ferme. Ces 4 hommes à la conduite irréprochable au combat auront failli à leur devoir et commis l’outrage suprême de violenter une innocente.

Un film document ou s’exprime la dualité des situations, la compromission, le sens des valeurs humaines. Un film encore plus réaliste en raison de la dualité entre les 2 acteurs principaux qui se détestent au point de ne pas se parler en dehors du tournage et à réellement se frapper dans une scène. Dans la réalité, les vrais protagonistes firent appel de leur sanction. Aucun d’entre eux n’effectua plus de 5 années de prison et Ericksson dû se cacher toute sa vie et changea d’identité.

© Philippe Hervet