L’ADIEU DU TRANSALL A LA BA 118 de MONT DE MARSAN

En ce mardi 29 mars 2022, nous sommes 3 anciens de l’Armée de l’Air et passionnés comme au premier jour à attendre le dernier atterrissage du TRANSALL sur la Base Aérienne 118 de Mont de Marsan. Notre chance, l’adjudant Rémy de la Cellule Communication qui va se révéler opérationnel. D’emblée, Rémy réquisitionne le toit du PC Base. Quelques personnes viendront partager cet instant et nous permettre d’échanger sur l’évolution vers l’A400M, nouveau fleuron du transport aérien militaire.  Un lieutenant-colonel mécanicien soulignera la difficulté et mettra en avant la formation de haut niveau demandée au mécanicien-navigant.

Pour l’heure nous attendons le vétéran qui se présente finalement avec un léger retard en finale, phare allumé. L’avion roule devant nos appareils photographiques qui crépitent et se range tout près de là. Bientôt, la foule se présente en bon ordre autour de l’avion. Les pompiers plaisantent, ils auraient bien voulu arroser l’avion. N’oublions pas que le Centre d’Expertise Aérienne Militaire est à Mont de Marsan et qu’il y a 60 ans, le Transall subissait une expertise et une adaptation aux Forces qui fera de lui la fierté du COTAM.

Ultime touch sur la piste de Mont de Marsan

L’avion est en version passagers, les sièges d’un beau rouge tracent de longues lignes droites dans la soute. La porte de soute est ouverte, elle sera l’accès aux visiteurs. Un pilote me conduit directement au poste de pilotage où je peux m’entretenir avec les 2 majors mécaniciens-navigants. Je m’assieds naturellement sur le siège du milieu et tire une photo du tableau de bord. L’échange est trop bref. La nostalgie et le devenir se heurtent, tous vont devoir adapter leur profil de carrière. Soit vers l’A400M, soit vers des postes à responsabilité ou se reconvertir, ce qui est le cas des navigateurs dont la fonction disparait

Mécanicien-navigant du CIET

Dans quelques jours l’avion clôturera son tour de France à Orléans.  

Sa carrière débute le 25 février 1963 quand le prototype prend son envol à Bourges où il a été assemblé. Le premier C-160 Transall français immatriculé F1 entre en service le 22 novembre 1967 au sein de l’Escadron de Transport 1/61 Touraine où il remplace le Noratla

s. Cette première série sera produite à 50 exemplaires pour la France. S’ajouterons 29 Transall NG, équipés pour le ravitaillement en vol au début des années 1980. Il est impossible de raconter l’histoire mouvementée du Transall, une silhouette familière des théâtres d’opérations. Du saut sur Kolwezi avec un certain Proy aux commandes, aux missions humanitaires après les tremblements de terre en Amérique du Sud et Latine en passant par Sarajevo, le Transall a marqué le globe d’une empreinte ineffaçable.  Un avion à l’aise partout, sur terrain sommaire, en basse altitude, il alliait des capacités opérationnelles qui allaient du parachutisme, au fret en passant par le l’aéro-largage du fret à très basse altitude.

Navigateur préparant l’étape vers Salon de Provence
Ultime salut à la Base Aérienne 118.
Merci Rémy pour avoir négocié le décollage avec l’équipage selon nos souhaits

Deux exemplaires seront exposés, l’un à Châteaudun Accueil/Actus (canopee-chateaudun.fr) et l’autre à Toulouse  Airbus Visites | Aeroscopia | Blagnac. Un troisième C160 sera maintenu en état de vol à Toulouse par les collectionneurs de Génération Transall, il participera à des meetings.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus :

 – Au service de l’espoir ; récit d’un pilote de transport par Philippe Stanguennec.

 – Les matériels de l’Armée de l’Air : C160 Transall par Frédéric Lert

Les autres ouvrages édités sont devenus collectors et chers. Sinon, vous pouvez attendre un prochain Fana de l’Aviation dans lequel Frédéric Lert donnera un écho particulier au C160Transall.

Texte et photos © Philippe Hervet