(Suite à l’article paru précédemment portant sur La communication à travers les âges, du bon usage du timbre et de la carte postale)
Il n’a pas fallu attendre l’époque moderne pour que les instruments liés à la communication, deviennent des objets recherchés par nombre d’individus aux motivations diverses. Acquérir des biens matériels, dont l’importance n’est prégnante qu’aux yeux des intéressés, est, n’en doutons pas, un marqueur identitaire remarquable de l’humanité. Hormis les pies qui collationnent dans leur nid quantité d’artefacts brillants, il n’existe aucune espèce animale autre que l’homme, pour réunir dans un lieu donné des accessoires aux variétés infinies. À l’exception, peut-être, du singe Bonobo réputé pour collectionner les aventures sentimentales et érotiques. Cependant, il ne s’agit pas du sujet évoqué…
Le collectionneur est un être particulier, et ses motivations sont simples et complexes à la fois. Veut-il accaparer pour lui une fraction de l’existence, retenir le temps qui passe, garder une part du destin tracé par le grand architecte de l’univers, préserver la mémoire des aïeuls, conserver des bouts manufacturés pour justifier le passage de l’homme sur la terre, les transmettre à sa progéniture comme une survivance de sa personnalité après son décès ? Le lecteur se fera une idée…
Il est à noter que dès que le nomade chasseur-cueilleur du Néolithique se changea en agriculteur, la pratique d’accaparer pour soi des biens terrestres devint la norme. L’agriculteur s’était changé en propriétaire. Donc en collectionneur plus ou moins inconscient.
Les archéologues assurent que l’homme de Neandertal regroupait parfois des coquilles de gastéropodes et autres, des blocs de pyrite de fer ou de divers métaux. Pour quelle fonction, si ce n’était pas dans un but de collection ? Le monde gréco-romain ne fut point en reste, des objets votifs furent rassemblés dans les temples, des bibliothèques constituées dans les palais sumériens, hellénistiques, égyptiens ou dans les demeures particulières d’érudits. Sur des papyrus on découvre la description d’œuvres d’art ou d’objets liés aux cultes et additionnés tout exprès.
À la Renaissance, émergea le phénomène du « Cabinet de curiosités ». Les grandes découvertes maritimes et les explorations sur des continents inconnus facilitèrent la pratique, l’inédit et l’hétéroclite constituaient ce fond d’activités liées au commerce, aux échanges et aux spoliations. Les historiens appelèrent ce mouvement « le collectionnisme », le mot fit florès et fut repris bien plus tard de manière à définir une pratique devenue universelle. Une définition fut tentée afin d’éclaircir le sujet : « La collection se définit par tout ensemble d’objets naturels ou artificiels, maintenus temporairement ou définitivement hors du circuit d’activités économiques, soumis à une protection spéciale dans un lieu clos aménagé à cet effet et exposé au regard privé ou communautaire ».
Le mot « collectionneur » n’apparut qu’en 1839 sous la plume d’Honoré de Balzac. Depuis, il ne cessa de s’enrichir de spécialités parfois étonnantes comme : l’Arénophile, collectionneur de sable ; le Canivettiste, collectionneur d’images pieuses ; le Cucculaphile, collectionneur de cagoules ; le Dantiscalpiste, collectionneur de cure-dents ; le Glacophile, collectionneur de pots de yaourt ; le Logicophile, collectionneur d’objets logiques mais inutiles ; le Notaphile, collectionneur de factures ; le Puxisardine, collectionneur de boîtes de sardines ; l’Ufologiste, collectionneur de documents ayant trait aux OVNI…
D’autres collections sont davantage prestigieuses : œuvres d’art comme les tableaux, objets précieux, meubles, ustensiles de la vie quotidienne, vêtements, véhicules, vins fins… La liste est infinie. En réalité, tout peut se collectionner, chaque preuve matérielle de l’humanité développe l’intérêt de quelques-uns de nos semblables pour le plus grand bonheur de nombreux amateurs.
Plusieurs types de collectionneurs peuvent être évoqués :
Le collectionneur « à l’ancienne ». Celui qui réunit ses précieuses découvertes dans un lieu à l’abri des regards pour ne jamais les montrer à autrui ; il parle toujours de ses acquisitions avec un air mystérieux.
Le collectionneur « discret » qui amasse une importante collection mais préfère ne pas le faire savoir avec, comme raisons, soit le goût du secret, soit celle de ne pas susciter des jalousies de peur d’avoir des ennuis.
Le collectionneur « maladif ». Celui qui amasse tout et n’importe quoi.
Le collectionneur « compulsif ». Celui qui réunit des accessoires possédés déjà, en quantité plus ou moins importante, jamais rassasié, toujours à la recherche d’une autre ou même version de l’objet de ses désirs.
Le collectionneur « narcissique », à rapprocher du précédent. Celui qui n’aura de cesse de vouloir par ses acquisitions, ôter la possibilité à d’autres de posséder le même objet que lui.
Le collectionneur « furet », reconnaissable facilement à ses yeux qui furètent partout, dans tous les recoins, au ras des tables d’exposition à la recherche de l’objet convoité.
Le collectionneur « impatient ». Celui qui bouscule tous les autres collectionneurs de manière à être le premier en possession de l’objet.
Le collectionneur « farouche ». Celui pour qui tous les moyens sont bons afin de se rendre maître de sa convoitise ; même la violence ou la prévarication.
Le collectionneur « torve ». Celui qui juge tout collectionneur autre que lui comme un adversaire potentiel dont il faut se débarrasser ; voire, même par des moyens radicaux.
Le collectionneur « parcimonieux ». Celui qui, prêt de ses sous, désire acquérir l’objet avec le minimum de frais, même si cette exigence est abracadabrante.
Le collectionneur « mafieux ». Celui qui, faute de fortune ou non, préfère voler l’objet que de l’acquérir honnêtement.
aimable.
Le Cercle philatélique, cartophile et numismate montois depuis des dizaines d’années rassemble quelques dizaines d’adhérents dévoués à leurs passions. Ses buts sont simples : se retrouver entre amis collectionneurs dans une ambiance amicale pour : – faire évoluer sa collection au moindre coût ; – consulter gratuitement l’ensemble des revues et catalogues de la bibliothèque du Club ; – apprendre à monter et à exposer sa collection ; – faire estimer sa collection ; – acheter ou vendre ses doubles ou ses inutiles ; – rencontrer des amateurs éclairés dans les domaines particuliers liés à la collection ; – partager dans l’amitié et la convivialité des moments festifs.
Le Cercle a choisi de privilégier trois collections majeures : d’abord la Philatélie puisqu’il s’agit de son identité originelle ; la cartophilie et les vieux papiers ; la numismatique qui concerne les monnaies et les billets. Toutes les autres collections sont néanmoins les bienvenues (pin’s, médailles, muselets, livres anciens, documents publicitaires…), les amateurs trouveront les renseignements et les connaissances auprès de membres compétents affiliés au Club.
Outre les deux réunions mensuelles (jeudi après-midi et dimanche matin), des activités variées sont proposées. Pour la partie externe : Bourses d’échange ou Salons multi-collections avec la participation de négociants venus de la région, Journées Portes Ouvertes (JPO) tenues régulièrement, expositions sur différents sujets dans des organismes privés ou publics, conférences diverses, liens privilégiés avec d’autres Clubs même s’il ne s’agit pas de collections. Pour la partie interne : Propositions d’achat ou d’échange venues des membres du Club, commémorations régulières autour du « Pot de l’amitié », offre annuelle d’un catalogue interne sur des lots concernant les diverses collections qui intéressent les adhérents, école de découverte pour les jeunes collectionneurs, d’autres évènements proposés en cours d’année de manière aléatoire.
Le meilleur accueil est réservé aux visiteurs, aux curieux et aux éventuels intéressés lors de nos réunions, sous la direction du Président Jean Rubio (06.43.53.15.37), assisté pour la partie cartophile et numismatique de Serge Pacaud (06.33.32.32.75), Jean-Claude Teyssier et James Fouquet. Le Cercle est toujours à la recherche de nouveaux adhérents pour agrémenter les réunions et surtout des personnes de bonne volonté, sympathiques et dynamiques afin d’aider les membres du Bureau dans leurs fonctions culturelles et matérielles.
Serge PACAUD
Membre et animateur du CPCNM